Titre : Juste parmi les Nations

Titre : Juste parmi les Nations

 Le 26 mars 1997, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Lucien et Léopoldine Gareau le titre de Juste parmi les Nations.

« En honorant ceux qui ont refusé de se plier à la fatalité de la volonté exterminatrice de l’idéologie nazie, la médaille des Justes contribue à rétablir l’Histoire dans sa vérité. » Simone Veil

Au cours d’une cérémonie officielle, le Représentant de l’Ambassade d’Israël remet aux « Justes parmi les Nations» ou à leurs ayants-droits, une médaille gravée à leur nom ainsi qu’un diplôme d’honneur. Leurs noms sont inscrits sur le mur d’honneur du Jardin des « Justes parmi les Nations » de Yad Vashem, à Jérusalem.

Les noms des Justes parmi les Nations de France sont également inscrits à Paris, dans l’Allée des Justes, près du Mémorial de la Shoah, rue Geoffroy l’Asnier.

 

photo Le jardin des « Justes parmi les Nations » à Yad Vashem

Leur histoire

Lucien Gareau, ouvrier d’usine, habitait à Houilles (Yvelines) avec sa femme Léopoldine et leur fille Renée, agée de seize ans en 1943. Cette année là, ils sauvèrent deux réfugiés juifs en les recueillant chez eux. David Bielinski, un tailleur, et son fils Henri, un adolescent de quinze ans, avaient été arrêtés en août 1941. Internés à Drancy, ils avaient été remis en liberté environ trois mois plus tard du fait de leur état de santé.

Rentré chez lui avec Henri, David avait retrouvé sa femme, leurs deux filles et leur fils cadet. Lors de la grande rafle du Vel d’Hiv, le 16 juillet 1942, David et Henri s’enfuirent de la capitale, croyant que seuls les hommes adultes étaient visés. Restés seuls, Mme Bielinski et ses trois plus jeunes enfants furent arrêtés et déportés dans un camp de la mort.

David et Henri errèrent pendant des mois, à la recherche d’un asile, avant d’arriver chez les Gareau qui les hébergèrent et assurèrent leur subsistance. Ils demeurèrent sous leur toit pendant plusieurs semaines, jusqu’à ce que Lucien leur ait trouvé une cachette à proximité. Là encore les Gareau s’occupèrent d’eux avec dévouement. Pour pallier la pénurie alimentaire, Lucien partait à la campagne, en bicyclette, une fois par semaine acheter des légumes, des produits laitiers, des oeufs et de la viande.

Tant qu’il eut de l’argent, David contribua aux dépenses, mais lorsqu’il ne lui resta plus rien, les Gareau continuèrent à veiller sur lui et son fils jusqu’à la Libération. Henri Bielinski garda le contact pendant de longues années avec Renée Gareau, la fille de ses sauveteurs.